Le dernier procès du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye, qui jugeait six anciens responsables croates de Bosnie-Herzégovine accusés de participation dans une “entreprise criminelle commune”, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, a été marqué par un scandale inouï.
Slobodan Praljak, 72 ans, était un haut responsable des forces croates de Bosnie.
Il est mort ce mercredi après avoir bu du poison dans la salle d’audience du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye, alors qu’il venait d’entendre le tribunal confirmer sa condamnation à 20 ans de prison, Il a déclaré : “Slobodan Praljak n’est pas un criminel de guerre. Je m’oppose avec mépris à votre verdict”, en parlant de lui à la 3e personne, avant de boire le contenu d’une fiole de poison.
L’accusé a été un haut responsable des forces armées de la république croate de Herceg-Bosna qui a combattu les Bosniaques en 1993-94, lors d’affrontements qui ont fait plusieurs milliers de morts. Il a été cité comme l’un des responsables de la destruction du pont ottoman de Mostar en novembre 1993, l’une des images les plus symboliques de la guerre.
Pour beaucoup de Croates, Slobodan Praljak, ingénieur devenu directeur de théâtre – et qui n’était donc pas militaire de métier – reste un héros. “La contribution du général Slobodan Praljak a été d’une immense importante à la fois pour la défense de la Croatie et de la Bosnie contre l’agression ‘grand serbe’ et pour la survie du peuple croate sur son territoire historique durant la guerre patriotique” a d’ailleurs déclaré la semaine dernière la présidente Kolinda Grabar-Kitarovic lors d’un hommage.
De son côté, le Premier ministre Andrej Plenkovic a estimé que le “geste” de Slobodan Praljak illustrait “la profonde injustice morale” commise par le tribunal de La Haye envers les six Croates de Bosnie et “contre le peuple croate”. Il a également présenté ses “sincères condoléances” à la famille de Praljak.