lundi , 18 novembre 2024
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L’Amérique en deuil après un terrible massacre

Pourquoi ? Comment ? L’Amérique traumatisée cherchait de difficiles réponses samedi, après le massacre de 20 enfants et six adultes dans une école primaire de Newtown (nord-est), par un jeune de 20 ans qui s’est apparemment ensuite donné la mort.

Samedi matin, tous les corps avaient été identifiés, selon le porte-parole de la police du Connecticut Paul Vance. La liste des noms n’a cependant pas été immédiatement rendue publique, dans l’attente du feu vert du médecin légiste. Mais tous les corps, ceux des petites victimes et des adultes, parmi lesquelles la directrice de l’école Dawn Hochsprung, la psychologue, et une institutrice ont été transférés à la morgue durant la nuit.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole de la police a tenu à démentir certaines informations selon lesquelles quelqu’un avait laissé entrer “volontairement” le tueur dans l’école, fermée après l’entrée des élèves. “Il est entré de force”, a déclaré M. Vance.

L’enquête dans l’école se poursuit, et devrait encore prendre “au moins un jour et demi ou deux, peut-être plus”, a-t-il dit, la comparant à un oignon dont il a dit vouloir enlever “toutes les couches”.

Sans entrer dans les détails, il a dit qu’elle avait permis de découvrir de “très bons éléments”, qui, “nous l’espérons, permettra de peindre une image complète de comment et surtout pourquoi cela s’est produit”.

Et il a demandé à la presse de respecter le deuil “très difficile” des familles. Un policier a été affecté à chacune d’entre elles, pour assurer qu’on “respecte leur solitude”, a-t-il dit.

Vingt-quatre heures après le drame, de nombreuses questions restent sans réponse à Newtown, petite ville tranquille de Nouvelle Angleterre, où les 27.000 habitants traumatisés, souvent en larmes, ont tenté de se soutenir par plusieurs veillées de prière durant la nuit.

Mary Ann Jacob, employée de la bibliothèque de l’école, peinait encore samedi à raconter le drame.

“Nous nous sommes enfermés, 18 enfants et quatre adultes. Nous avons couvert les fenêtres pour que les enfants ne voient pas. C’était difficile pour qu’ils restent calmes”, a-t-elle raconté à l’AFP. “Nous leur avons dit que c’était une blague”, a-t-elle ajouté avant d’éclater en sanglots.

“Sachez que je vous aime très fort”

“Je leur ai dit: +Sachez que je vous aime tous très fort+, je pensais que ce serait la dernière chose qu’ils allaient entendre, je croyais qu’on allait tous mourir”, a raconté de son côté sur la chaine de télévision ABC une jeune institutrice de CP, Kaitlin Roig, qui avait caché ses élèves dans les toilettes en leur demandant de rester silencieux.

Vendredi, le tueur Adam Lanza, 20 ans, a d’abord tué sa mère, chez elle à Newtown. Il s’est ensuite rendu en voiture à l’école, avec trois armes, deux pistolets et un fusil semi-automatique, selon les médias, est entré de force, et s’est ensuite dirigé vers deux classes, exécutant froidement 20 enfants de 5 à 10 ans et six adultes, alors que le bruit des coups de feu se répercutait à travers le système de haut-parleurs, et que les enseignants cherchaient frénétiquement à cacher et protéger leurs élèves.

Comment Adam Lanza a-t-il pu en arriver là ? Ses armes, apparemment appartenaient apparemment à sa mère.

Un jeune très solitaire

Les rares éléments publics samedi le décrivaient comme un solitaire bizarre, enfant de couple divorcé, très différent de son frère Ryan, 24 ans, dont il portait les papiers d’identité, ce qui a provoqué une confusion initiale.

Certains témoignages d’anciens camarades de classe ont évoqué le syndrome d’Asperger, un trouble du spectre autistique qui se caractérise par des difficultés dans les interactions sociales. Mais cela n’a pas été confirmé.

Ce massacre est le deuxième plus grave jamais commis dans un établissement scolaire américain, et le fait qu’il ait visé de très jeunes enfants était particulièrement insupportable à nombre de parents américains, à quelques jours de Noël.

Le président Barack Obama, qui avait été vendredi submergé par l’émotion, a appelé samedi les Américains à être solidaires des proches des victimes et a de nouveau souhaité des “mesures décisives” pour éviter de telles tragédies.

“Ce week-end, Michelle et moi faisons ce que nous savons que chaque parent fait, être le plus proches possible de nos enfants et leur rappeler à quel point nous les aimons”, a affirmé M. Obama, qui a deux filles, Sasha et Malia, respectivement 11 et 14 ans.

“Il y a des familles dans le Connecticut pour qui cela n’est pas possible aujourd’hui. Et elles ont besoin de nous tous à l’heure actuelle”, a ajouté M. Obama lors de son allocution hebdomadaire.

Comme la veille, le président a estimé que cette tuerie devait donner le signal pour “prendre des mesures significatives pour empêcher de telles tragédies”. Mais il n’est pas entré dans les détails, alors que des responsables politiques américains ont appelé à s’attaquer sérieusement au contrôle des armes, et que le débat enflamme les chaînes de télévision.

Le maire de New York Michael Bloomberg a notamment demandé “une action immédiate”, avec un projet de loi au Congrès pour mieux contrôler les armes à feu. “C’est une tragédie nationale et cela demande une réponse nationale”, a-t-il martelé.

Quelque 31.000 personnes sont tuées chaque année par des armes à feu aux Etats-Unis, dont 18.000 sont des suicides. Plus de 2 millions d’armes à feu y sont en circulation.

Du monde entier, ont afflué les messages de compassion, du président russe Vladimir Poutine, en passant par la chancelière allemande Angela Merkel, la reine Elizabeth d’Angleterre ou le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

Le pape Benoît XVI a également envoyé une lettre de condoléances lue à voix haute lors d’une veillée funèbre vendredi soir à Newtown.

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